dimanche 27 juillet 2014

Le Rhumathon

Bonjour à tous,


Il y a quelques semaines, je vous ai emmené sur ma route du rhum.
Et puis je me suis dit "Et si je passais par toutes ces boutiques en une journée ?".
Oui j'ai des idées bizarres.
Ça tombe bien, en ce moment mon w-e est sur le dimanche et le lundi, ce qui me laisse donc un jour de semaine pour visiter mes cavistes préférés (et donc avec pas grand monde, ce qui permet d'avoir les vendeurs pour soi - oui il m'arrive d'être un peu perso ^^).
Et comme tout événement sportif de portée internationale, il sera immortalisé par un nombre non négligeable de photographies !

Mon esprit enfiévré s'est mis à élaborer des plans pour pouvoir passer chez les trois dans la même journée mais sur un laps de temps "limité", parce que quand même j'ai aussi d'autres trucs à faire dans la vie ; oui je sais, c'est triste :p

Quoi qu'il en soit, le lundi en question se rapproche, je trépigne à l'idée d'y être et nous sommes prêts mon plan et moi !
Ce n'est que le matin même que je me rends compte que A'Rhûm et Christian de Montaguère n'ouvrent pas avant l'après-midi (14h30 pour le premier et 14h00 pour le second)... Voilà qui ne fait pas mes affaires et qui met mon plan de conquête du monde en péril !

Donc je m'adapte ; nouvelle organisation : Julhès en 1 (ils ouvrent à 10h00 :)), CdM en 2 et A'Rhûm en 3.

Bien évidemment, ça ne va pas se passer comme ça non plus :D


La station la plus lointaine de chez moi sur la ligne 4.

Midi et demi, départ de l'appart, direction Julhès.

Moi, j'adore cette entrée !

Une bonne demi heure plus tard, arrivée dans cette vénérable maison. Je me dirige tout de go dans le fond du magasin vers les spiritueux mais je ne vois aucun des deux vendeurs auxquels je suis habitué et qui connaissent bien leur rayon (dont ce fameux spécialiste en fromages qui en connait plus que moi sur les spiritueux ;)).
Mais très vite le caviste vins vient à mon aide. Je demande avant tout si je peux prendre quelques photos pour mon blog, ce qui ne pose pas de problème.


Je déguste ensuite deux "petits" rhums, dont le Fair Belize, qui m'avait beaucoup plu il y a un an et que j'avais acheté. Eh bien, il me plait toujours bien, il manque sans doute d'un peu de complexité, mais j'aime vraiment son boisé.

La majeure partie de leurs rhums (vous reconnaissez la bouteille pile au centre ?)


Je fais également un petit point sur ce qu'il leur reste en Velier, à savoir pas grand chose et puis j'y vais. Je prends une photo de la boutique depuis l'extérieur et je me rends compte que cette visite m'a pris bien moins longtemps que prévu et qu'il est trop tôt, les autres cavistes n'étant pas encore ouverts.



Que faire pour "tuer" le temps mais sans sortir du thème de la journée ?




Et c'est là que me vient l'idée folle d'intégrer une quatrième étape sur la ligne 4, également appelée "ma route du rhum" : La Maison du Whisky à Odéon (oui cette ligne 4 est vraiment bien achalandée dites donc ! :D).
Là aussi je voulais surtout voir si certains Demerara de Velier avaient survécu et il n'y avait en magasin que du Diamond (81 et les deux 96 si je ne m'abuse) dont je suis déjà suffisamment pourvu.

C'est là que j'ai fait la connaissance de Raoul, sympathique vendeur (même si je n'ai eu connaissance de son prénom que plus dans la journée) avec lequel j'ai pu parler de pas mal de choses, Velier, le monde du rhum, les prix qui montent, la tendance à suivre l'exemple du whisky ou encore d'autres embouteilleurs indépendants.

Je n'ai même pas eu le réflexe de prendre une photo de la boutique, ça sera pour autre fois...

Une foi dehors, me voilà donc du côté d'Odéon, il est environ 13h55 et là je me demande où je vais, le premier magasin qui ouvre ou alors le plus loin de chez moins pour finir par celui sur le chemin de la maison ? Après avoir buggé quelques minutes (certaines personnes ont dû se demander ce que ce charmant jeune homme faisant à rester planté là dans la rue comme un benêt :p).



Station synonyme de rhum depuis un bon moment dans mon esprit monomaniaque, même si cette fois, je n'ai pas pris le metro :)
Bref, je choisis la seconde option et me voilà en chemin pour A'Rhûm et comme j'ai une demi heure pour y arriver je décide donc de me faire le trajet à pieds ; je ne me plains pas, le chemin étant fort sympathique.


Après cette agréable balade, me voilà donc un peu en avance. Peu de temps après Freddy arrive et ouvre la boutique - bon je sais que ce n'était pas juste pour moi, mais ça m'a un peu donné cette impression et ce n'était pas désagréable ;)

Les fameux tonneaux qui montent la garde :)
Nous parlons de différentes choses et en arrivons naturellement vers le fond de la boutique pour la phase dégustation. Aujourd'hui au menu : cachaça.

En effet je n'avais encore jamais eu l'occasion de m'intéresser à cet alcool de canne à sucre brésilien, mais avec cette magnifique victoire de Brésil lors de la Coupe du Monde organisée sur place je me dis que c'est l'occasion !
Comment ? Pardon ? Ah... Ils n'ont pas gagné ? Ils ne sont fait pour le moins malmener par l'Allemagne ? Oui bon en fait j'avoue j'étais au courant, je vous rappelle que ma femme est allemande. Le hasard a même voulu que nous regardions la finale dans un château à boire du champagne (dure la vie hein :p), mon épouse m'ayant fait une fort agréable surprise ce w-e là. Merci mon Amour <3

Là où se cachent, principalement, les rhums agricoles.
Bref, cela ne v'a pas m'arrêter dans ma dégustation de cachaça. Rappelons rapidement que c'est un alcool uniquement distillé à base de vésou mais à degré moidre à la sorti de l'alambic. Elle est dans l'immense majeure partie des cas blanche (non-vieillie) et sert de base pour cocktails ; qui a dit caïpirinha ?

J'en ai goûté cinq si je ne m'abuse. Une qui se rapprochait franchement de certains rhums blancs agricoles, pas désagréable du tout donc. Une autre s'est faite remarquer par son léger côté fumé, intéressant. Une troisième avec un nez de poivre super agréable mais un peu décevante en bouche. Et enfin deux vieillies, une juste une paire d'années et la dernière six ans ; pas super intéressantes finalement, le vieillissement n'apportant pas grand chose et atténuant le côté jus de canne qui est pour moi l'intérêt principal des versions blanches.
Bouteille qui se remarque.


Au final m'a préférée a sans doute été la Kapoeira, avec un nez poivré et une bouche qui se rapproche de certains agricoles mais malheureusement en moins expressif/fougueux.


Mais je suis, pour l'instant, vraiment sur les dégustations pures et pas sur les cocktails, donc je passe mon tour sur la cachaça ; ça viendra sans doute un jour :)


Il y avait aussi une bouteille que je souhaitais goûter, ou plutôt goûter à nouveau, puisque quelques mois plus tôt j'avais eu l'occasion d'y tremper mes lèvres. Si je vous dis rhum étant l'assemblage entre du hors d'âge et trois millésimes : le 1976, le 1970 et le 1952. Et oui, vous avez tous trouvé (ou pas), il s'agit du Clément XO et sa jolie carafe. Cette seconde dégustation a confirmé mes souvenirs : très très bien !

La vitrine à merveilles !
Si vous avez l’œil, vous pouvez d'ailleurs apercevoir cette bouteille, sur la gauche de la vitrine (troisième étage).


A vrai dire, il y avait encore autre chose que j'avais pu goûter deux semaines auparavant (oui ça commence à faire pas mal).
Celui-ci je n'avais pas besoin de le retester et je voulais juste savoir si il restait encore une bouteille pour me la procurer. Si je vous dis rhum arrangé + marais salant + zone érogène, vous me dites ? Absolument, le Point G des rhums de Ced. Oui, je comprends que certains d'entre vous désirent quelques explications ; je vais le faire de tête.

Cette marque de rhums arrangés a été créée par Cédric Brement il y a maintenant quelques années, du côté de Nantes et rafle tous les prix et toutes les récompenses possibles ! La gamme est assez réduite (enfin huit quand même) mais va en s'étoffant. Ce qui pour moi en fait un bon produit est le parfait équilibre entre le rhum, les fruits et le sucre. Il en devient dangereux tant il est facile et agréable à boire. Une des leurs bouteilles phares est le rhum arrangé ananas victoria, sans doute le plus doux de la gamme. Est née dans l'esprit de Cédric Brement l'idée de prendre un petit nombre de ces bouteilles, environ 200, et de les "oublier" quelques temps dans un marais salant. Le double effet du soleil et des marées (avec l'eau de mer recouvrant les bouteilles) a eu des effets, que personnellement je trouve très intéressants : une douceur en bouche encore plus prononcée (mais pas au niveau sucre, au niveau alcool), un fruit encore plus présent et enfin une légère et subtile note iodée. Le point G est une bonne idée marketing puisque cette lettre fait référence à plusieurs mots dont "gabelle", l'impôt sur le sel mis en place au moyen-âge. Bref, bien que son prix soit un peu plus élevé que celui du reste de la gamme (35€ contre 28€), il vaut le coup et va très vite être compliqué à trouver, si ce n'est déjà le cas :)



Dernière étape du jour.
Je repars de là après une visite plus longue qu'initialement prévue et me mets en chemin vers la dernière ligne droite de mon marathon du rhum : Christian de Montaguère.

Si vous souhaitez faire partie de l'association contre les reflets intempestifs, faites moi signe...
Et c'est après exactement huit stations sur la désormais fameuse ligne 4 (:P) que j'arrive à bon port. C'est un Jerry, fringuant dans son tee-shirt de la Compagnie du Rhum (groupe de passionnés sur Facebook), qui m’accueille. Il remarque immédiatement l'absence de poussette et me dit que dans ces conditions, il est exclu qu'il s'occupe de moi ! :D

La boite à malices au centre de la pièce ;)

Après cette entrée en matière, je vais jeter un œil vers le recoin où se situent les célèbres Demerara de chez Velier pour voir ce qu'il reste et je suis assez agréablement surpris de voir qu'ils leurs en restent pas mal de différents et jette mon dévolu sur le Blairmont 1991, ma bouteille actuelle étant presque terminée.


Je me renseigne ensuite sur la disponibilité du HSE Small Cask, petite bouteille orange de 50 cl fort appréciable. Si vous suivez mes aventures, vous savez que c'est la bouteille que Freddy de A'Rhûm m'avait offert comme cadeau de mariage et qui a connu sa belle mort depuis. Et là bonne surprise à nouveau (enfin pas vraiment une surprise puisque je m'étais renseigné avant ^^), il y en avaient encore quelques-unes. Eh bien après mon passage il y en a eu une de moins et je crois savoir que quelques jours plus tard, elles avaient toutes disparues ;)


Une étagère qui fait rêver ! Avec les Saint James presque tout en haut à droite.
Pour finir ma visite et ce marathon, une petite dégustation s'imposait.
J'avais eu l'occasion de goûter, lors du Rhum Fest, les Trois Rivières et les Saint James, tous deux de Martinique, et j'étais alors reparti avec le 5 ans de chez Trois Rivières, qui m'avait beaucoup plu. Je souhaitais me refrotter au 8 ans ainsi que me rafraîchir la mémoire sur les Saint James qui m'avaient assez positivement marqués (surtout le 7 ans). Ce qui nous donne à la dégustation le Trois Rivières 8 ans, le Saint James 7 ans et le Saint James 12 ans. Ce sont ces deux derniers qui ont vraiment retenu mon attention, le premier étant fougueux et intense non sans être dénué de finesse et le second - naturellement - plus boisé mais sans masquer les épices et la fraîcheur de la canne. À ces intérêts gustatifs, il faut ajouter un autre argument de poids : leur prix est extrêmement attractif pour des rhums de cet âge-là. Je pense que je les goûterai à nouveau dans un future assez proche afin de déterminer lequel des deux a ma préférence et le rapatrier à la maison.
Comme quoi il faut savoir se détacher de certains a priori que l'on peut avoir sur certaines marques, puisque comme beaucoup d'entre vous j'imagine, Saint James représentait pour moi un rhum blanc de super marché...



C'est donc encore un peu plus chargé que je quitte les lieux et que je peux déclarer que ce marathon du rhum fut un franc succès !

Le résultat de la course et des courses ;)

Et j'ajouterai que ça aurait été une autre paire de manches avec une poussette ! :)

dimanche 20 juillet 2014

Le rhum pour les nuls

Si vous lisez ce blog c’est que vous vous y connaissez en rhum, ou pas.


Cet article s’adresse plutôt à cette seconde catégorie : les noobs ! Oui toi, qui crois encore que le rhum n’est produit que dans la capitale de l’Italie ou encore qu’il vit en roulotte.
Je vais essayer de donner des informations essentielles et basiques sur cet alcool ainsi que prodiguer quelques conseils avisés.

Un dur labeur !
D’où qu’ça vient ?
Le rhum est uniquement produit à partir de la canne à sucre. où la canne à sucre pousse, il peut donc y avoir du rhum, et c’est le cas presque partout.
Cette culture trouve ses origines en Asie, puis a migré vers les Caraïbes en passant par l’Europe ; là où le climat est chaud et humide, cette plante se plait.
La récolte s’effectue pendant 6 mois de l’année à partir de la fin de l’hiver.



Comment qu’c’est fait ?
Comme nous l’avons vu dans un autre article, la matière première est soit directement le jus de la canne (le vesou), soit la mélasse, qui est le sous-produit/résidu de la production de sucre (toujours depuis la canne à sucre bien sûr ; avec la betterave ça marche quand même vachement mois bien :p). Les rhums agricoles (faits à base de jus de canne) sont réputés pour avoir des arômes plus riches et plus complexes que ceux faits à base de mélasse.


Pas franchement ragoutant à cette étape là, hein ?
L’un ou l’autre est alors mis à fermenter dans de grandes cuves pendant environ 36h pour la plupart des rhums (la durée peut varier grandement, entre 24h et une semaine) où sont ajoutées des levures ; l’identité exacte des souches est jalousement gardée (un peu comme la recette du Coca vous voyez). Plus longue est cette étape, plus les arômes seront profonds et intenses.
Le produit original se transforme durant cette période et l’on obtient du « vin de canne » légèrement alcoolisé (entre 5° et 10°).


Alambic
Vient alors l’étape de la distillation (je vais vous laisser vous documenter à ce sujet, il serait un peu long d’en expliquer le principe – et surtout un peu compliqué pour moi de le faire ^^), qui se fait en utilisant une/des colonne(s) ou un alambic, ce dernier étant la méthode plus traditionnelle, dans le sens « ancienne ». Bien entendu ce processus aura aussi une influence sur le goût de votre produit fini.

Colonne(s)
Pour ce qui est des rhums blancs, c’est à peu près tout. Il va reposer dans de grandes cuves en inox pendant un certain temps (et être réduit la plupart du temps sur une durée plus ou moins longue) avant d’être mis en bouteille. Il est intéressant de noter que certains rhums blancs traditionnels sont vieillis en fût avant d’être « blanchis » en utilisant un système de filtre à charbon.

Le vieillissement justement, venons-y. Une partie du rhum blanc sera destinée à être vieillie, c’est-à-dire à être mis en fût pour une durée qui variera selon le produit que l’on veut obtenir. Bien évidemment plus le produit reste longtemps en fût, plus il sera cher à la sortie. La raison principale est simplement que plus de temps met un produit à être consommable, plus il est cher (dans le rhum ou ailleurs). Il faut ajouter à cela la fameuse part des anges : la quantité de liquide qui s’évapore durant le vieillissement. Cette quantité varie grandement en fonction de la chaleur et de l’humidité ; aussi si cette étape est réalisée sous les tropiques, la part des anges est bien plus importante (elle peut atteindre jusqu’à 10% par an), ce qui aura aussi un effet sur le prix final ainsi que sur les qualités gustatives du rhum ! On peut d’ailleurs souvent lire qu’un vieillissement sur place est trois fois plus rapide qu’en Europe, à savoir que certains embouteilleurs importent leur rhum et le font vieillir en France, en Italie et surtout au Royaume Uni.
J'aimerais tellement me retrouver là-dedans et profiter de l'odeur incroyable qui doit y régner !
Parallèlement à la durée du vieillissement se développeront des arômes de plus en plus complexe et le liquide prendre une couleur de plus en plus foncée.
La plupart du temps, les producteurs utilisent des fûts ayant contenu du bourbon, mais on voit de plus en plus souvent des fûts d'autres alcools utilisés : cognac, vin, porto, whisky écossais, xérès...


Comment qu'ça s'boit ?
Maintenant que vous savez tout sur « mais comment que c’est fait dis donc, hein comment ? », nous pouvons passer à autre chose : la dégustation ! Ah ben oui c’est qu’il fait soif quand même !

Voilà donc mes quelques conseils et observations sur le sujet :
      ·          Commencez par lire les indications sur la bouteille, elle vous donneront de précieuses informations                sur le produit que vous vous apprêtez à découvrir.
Aucun rhum n'a été maltraité pour cette photo.
·          Il est connu que, pour le vin, il faut le boire dans un verre à… vin, gagné ! C’est pareil pour les spiritueux, il y a des verres faits pour ça, avec comme forme générale, la forme d’une tulipe.
·          Mais contrairement au vin, il ne faut pas prendre de l’air en bouche sous peine de voir votre bouche et votre gorge s’enflammer instantanément (surtout sur des bruts de fûts). En fait ce n'est pas si simple. Une fois habitué à boire des alcools puissants, vous pourrez commencer à aspirer un peu d'air pendant la dégustation, mais encore une fois ne le tentez pas lors de votre première rencontre avec un Port Mourant 1993 par exemple, vous perdriez :p
·          Commencez par admirer la robe, puis penchez-vous sur le nez et enfin prenez le en bouche (plusieurs étapes en bouche, l’attaque, le milieu de bouche et la finale ou finish).
·          Si vous dégustez plusieurs rhums à la suite, n’hésitez pas à changer de verre ou plus facilement à rincer votre verre (attention à laisser le moins possible d’eau, ce qui aurait un impact sur le goût du rhum).
·          Dans le même ordre d’idée, ayez un peu d’eau à proximité pour rincer vos papilles entre chaque verre.
Là, faut vraiment PAS se tromper d'ordre :D
·          Il faut choisir l’ordre dans lequel vous (et vos convives, si avez pu garder des amis malgré votre penchant très prononcé pour les boissons alcoolisées) dégusterez les différentes bouteilles ; autrement dit : ne commencez pas par un Caroni… Privilégiez les rhums légers en alcool et pas trop boisés pour commencer et finissez par les vieux bruts de fût par exemple.
·          Un centilitre à peine suffit pour déguster correctement. Cela vous permettra de boire quelques verres avant de voir vos sens émoussés et de vous endormir dans votre vomi – ou pas.
·          Même avec un petit centilitre, il est mieux de le boire en plusieurs fois, cela aide à identifier les saveurs.
·          Certains rhums évoluent grandement et rapidement dans le verre. Faites le test, servez-vous un verre, faites marcher votre nez, reposez le verre et laissez le tranquille pendant un moment (30 minutes par exemple), il y a de fortes chances pour que votre odorat y décèle de nouveaux arômes.
·          Vos goûts vont évoluer. Comme moi, vous allez sans doute entrer dans cet univers par la porte sucrée des rhums de tradition espagnole, puis doucement (ou pas) vous diriger vers autre chose.  Il est important de ne pas vous « fermer » complètement à quelque chose. Si vous n’aimez pas un type particulier de rhum, faites l’expérience d’y retremper les lèvres de temps en temps. C’est exactement ce qui m’est arrivé avec le rhum agricole, que j’adore désormais.




Vous voilà un peu moins incultes ! :D

Plus sérieusement, j'espère que cet article aura pu aider certains d'entre vous à y voir plus clair et à comprendre un peu mieux cet univers du rhum. ;)





Crédits des photos :
toutsurlerhum.fr ; provenancedirecte.com ; ma-planete.com ; newseve.e-monsite.com ; e-tafia.com

lundi 14 juillet 2014

La ligne 4 ou ma route du rhum - 3ème arrêt : Château d'Eau

Et c'est reparti pour un tour de métro, toujours sur la ligne 4, avec une poussette qui se fait lourde et ça n'aide pas avec les nombreux escaliers. Trois petits arrêts et nous voilà à Château d'Eau, quartier parisien haut en couleur. Notre destination : la rue du Faubourg Saint-Denis, au numéro 54.


Julhès Paris

Tout en simplicité
Ne vous trompez d’entrée, la maison Julhès a des boutiques au 54, au 56 et au 58 J Celle qui nous intéresse est donc celle du 54. En effet c’est là que vous trouverez le plus grand choix de rhums, mais pas seulement, je vais y revenir.

Avant ça, vous l’attendez impatiemment : « Le Franchissement de la Porte ». Vous voyez le passage du Seigneur des Anneaux où la Compagnie tente d’ouvrir la porte menant à la Moria ?
Eh ben, ici c’est tout l’inverse, il n’y a pas de porte ! Le magasin est ouvert sur la rue, voilà qui fait plaisir à l’homme à la poussette que je suis J Même si après tout cet entrainement ça en est presque trop facile ^^
Le magasin en lui-même respire l’histoire, ici tout est en bois et ça en jette !
Une belle vitrine qui met en avant tous les produits de la boutique, et il y en a, puisqu’ici nous n’avons pas que du rhum, loin s’en faut.
Sur la droite et sur plusieurs mètres tout le long du mur, beaucoup de produits d’épicerie de qualité. La partie centrale est occupée par la charcuterie et le fromage. Sur votre gauche : des vins ; et il y en a des vins. Nicolas Julhès sera sans doute là pour vous donner des très précieux conseils sur leur cave.
Allons un peu plus loin vers le fond, où des reflets sur du verre attirent l’œil.


Nous y voilà : l’espace dédié aux spiritueux.
A gauche, surtout les eaux de vie de vin, avec des bouteilles d’Armagnac impressionnantes, certains millésimes étant particulièrement vieux. En face une très belle sélection de whiskys. A droite, le rhum (et pas loin les eaux de vie de fruits, le gin, la vodka etc…).
Là aussi vous aurez à faire à des passionnés, et qui ont une connaissance croisée de pas mal de spiritueux, il sera donc super sympa d'échanger et d’apprendre.
Outre la possibilité de discuter rhums (et autres), vous pourrez aussi déguster ; toutes les bouteilles ouvertes sont là pour ça et ça en fait pas mal. Mais n'y allez surtout pas avec de gros sabots, restez humble, ça aide.
Les prix pratiqués sont modiques et ça fait plaisir. Alors que certaines bouteilles auront vu leur prix monter (sur internet par exemple), ce n'est pas forcément le cas ici.


 Je n'ai découvert Julhès que plus récemment et on se rend compte que je cherchais alors déjà des Demerara de chez Velier (ces deux-là ne sont malheureusement plus disponibles chez Julhès depuis mon passage il y a plusieurs mois et j'ai eu beaucoup de chance de mettre la main dessus...).




Mes impressions à moi que j'ai :
- C’est mon approvisionneur en rhums le plus récent et je n’y suis allé que quatre fois, j’ai encore pas mal de choses à découvrir.
- Se faire conseiller par le vendeur du rayon fromages, qui connait plus de choses que vous en spiritueux ^^
- Eau de vie de poire de Cartron : essayez-la (voire achetez-la J), vous aurez l'impression de croquer dans  une poire, juste incroyable.
- Regarder toutes les autres merveilles dont cette institution regorge, alcool ou non.
- Le MG 9 ans est vraiment très bien et pas facile à trouver ailleurs à ce prix-là, alors si il en reste, vous savez ce qu'il vous reste à faire ;)
- L'atmosphère de "vieille maison parisienne" est super agréable
- Leur cave fait un peu effet de caverne d’Ali Baba dans mon esprit, juste dans mon esprit puisqu’elle n’est pas accessible au commun des mortels. J’aimerais bien me faire petite souris pour aller y faire un saut !




J’espère que ces visites de mes « fournisseurs » de rhums vont ont plu.

Si je devais conclure, je dirais : essayez les trois, ils valent tous le coup dans un style différent. Il n’y a pas longtemps je me suis même fait les trois dans la même journée (mais sans la poussette à vrai dire, honte sur moi !) et pas une seconde il y a eu l’ombre d’un début d’overdose :D


Et la conclusion de la conclusion : non, la poussette, ce n’est vraiment pas pratique dans le métro... :(

mercredi 9 juillet 2014

La ligne 4 ou ma route du rhum - 2ème arrêt : Etienne Marcel

Reprenons le métro avec une (voire plusieurs) bouteille dans le caddie, heu, la poussette. Retour sur la ligne 4 pour quelques stations et un arrêt à Etienne Marcel. On débarque dans la rue du même nom que l’on prend tout droit. Attention, il faut suivre, « aller tout droit » ça sonne facile, mais la rue change deux fois de nom sur les 250 mètres que vous avez à parcourir, comme pour vous piéger : rue aux Ours puis rue du Grenier Saint Lazare. Rendons-nous au 34.


A’rhûm – Cave à rhum et épicerie fine

Sobre et classe à la fois
Vous pourrez aisément repérer la boutique grâce aux deux fûts disposés de chaque côté de la devanture et qui sont du meilleur effet. Évidemment les bouteilles exposées en vitrine annoncent la couleur, ou plutôt les couleurs : blanc et ambré :p
Nous voilà à la fameuse épreuve, que j’ai décidé désormais d’appeler, le franchissement de porte avec poussette (sans doute bientôt discipline olympique où je pense avoir toutes mes chances). Ma chance pendant plusieurs mois a été de me rendre à la boutique en journée et pas sur le week-end, autrement dit à des heures plutôt creuses, ce qui m’a presque toujours permis d’avoir de l’aide pour passer cette satanée porte (oui il semblerait d’ailleurs que le comité olympique pense également à faire une discipline par équipe de deux, avec une ouvreur et un pousseur).
Nous y voici ! Et là, on a l’impression d’être dans l’antre du rhum. Il y en a partout ! De nombreuses étagères entièrement remplies de bouteilles, elles-mêmes remplies de rhum, bien sûr.
On est tout de suite accueilli par l’un des compères : Freddy, le capitaine ou Aurélien, son second, et heureusement parce que l’on peut facilement être perdu devant une telle pléthore de flacons. Le côté « antre » est accentué par les dimensions du lieu, en effet, l’espace disponible est mangé par les bouteilles et les cartons, aussi les explications sur l’organisation du lieu sont les bienvenues et sont toujours données aux nouveaux visiteurs, non sans un côté didactique (qui restera présent sur le reste de la visite). On commence par les Antilles Françaises, puis on continue notre tour du monde du rhum région par région, pays par pays, il y en a partout ! J
Je n’oublie pas la petite étagère juste sur la droite en rentrant avec quelques produits gastronomiques, mais c’est plus un détail, l’accent étant vraiment mis sur mon alcool de prédilection (et il semblerait que ce ne soit pas que le mien).

La visite continue naturellement vers le fond de la boutique où sont rangées les rhums arrangés et autres ti’punchs. Mais il y a surtout, l’espace dégustation !
Cette partie reflète bien le côté bondé du magasin, en effet, imaginez une planche (épaisse et stable, rassurez-vous) posée sur plein de cartons (qui sont d’ailleurs pleins) et vous avez l’espace dégustation :D
Même si dit comme ça, cela peut sembler sommaire, cela ne m’a jamais empêché de pouvoir goûter plein de choses dans de bonnes conditions.
À la manière d’un barman, notre guide, va nous poser quelques questions (dont vous connaissez la teneur si vous avez lu les précédents articles, sinon, ben… lisez-les !) pour identifier nos goûts, nos préférences, nos envies du moment et notre budget. Une fois les informations récoltées, la dégustation pourra commencer jusqu’à ce que la bouteille parfaite soit identifiée. Je parlais du côté didactique un peu plus tôt, c’est une caractéristique qui va ponctuer toute la dégustation et qui permet de récolter des informations très intéressantes et de « s’instruire » sur le monde du rhum.

Quelques bouteilles achetées chez A'Rhûm qui ont été des étapes importantes dans mon histoire du rhum. Vous connaissez déjà bien l'UF30E et le Depaz ; le Plantation Guatemala est, pour moi, un des meilleurs rapports qualité/prix en traditionnel !




C’est le moment des considérations toutes personnelles à moi que j'ai :
- Les trois bouteilles juste au-dessus auront vraiment été importants dans ma découverte du rhum, merci de mes les avoir présentées.
- J’ai commencé mon apprentissage en ces lieux, qui resteront donc toujours spéciaux pour moi ;)
- Ici il n’y a que du rhum (ou presque), vous êtes là pour ça et pas autre chose.
- Les côtés didactique et apprentissage sont précieux, absorbez autant d’information que possible !
- Privilégiez les jours de semaine si vous en avez la possibilité et si vous êtes un peu pressés. Bon là, c’est vraiment mon avis et je dois admettre avoir été un peu habitué à ces moments privilégiés où je suis un des rares clients dans la boutique ce qui permet de papoter avec ces messieurs de chez A’Rhûm ; et je ne parle même pas de l'honneur de rester dans la boutique après la fermeture et la chance de parler rhum avec des "pointures" :)
- Ne vous laissez pas rebuter par la relative exiguïté des lieux.
- La manière dont est menée la dégustation est très bien faite : un verre par rhum, de l’eau entre chaque… Bref les conditions idéales.
- Je sais maintenant qu'il me faut vraiment ce La Mauny 1979 !
- Et pour finir, les poissons rouges c’est drôlement bien pour occuper un enfant :D


Retrouvons-nous bientôt pour le dernier arrêt sur la ligne du rhum :)

dimanche 6 juillet 2014

La ligne 4 ou ma route du rhum - 1er arrêt : Saint Placide

Bonjour et bienvenue sur la ligne 4 du métro parisien !


Nous ne ferons que trois arrêts : Saint Placide, Etienne Marcel et Château d'Eau. C’est l’ordre dans lequel ces stations se présentent lorsque je viens de Montparnasse.

Je pensais d'ailleurs faire une suggestion à la RATP pour supprimer les stations inutiles entre celles-ci, mais je ne suis pas sûr que ça passe :p



Nous débutons donc sur la rive gauche, premier arrêt : Saint Placide.
Arrivée rue de Rennes à la sortie du métro, quelques mètres à peine sur la rue de Vaugirard et hop virage à droite dans la rue de l'Abbé Grégoire ; allons voir au numéro 20.


Christian de Montaguère, l'Art de vivre aux Caraïbes.

Sympa le code couleur n'est-il pas ?
Une boutique au nom prometteur et la devanture nous confirme cette première impression, j’aime particulièrement le choix des couleurs : blanc et vert.
Voilà le moment toujours un peu périlleux de l'entrée dans un magasin avec une poussette et là il y a toujours deux cas de figure : un sympathique et disponible vendeur qui vient ouvrir la porte ou alors des contorsions, une jambe en opposition et quelques acrobaties. Et ici, à moins que la boutique ne soit bondée, on se situe dans le premier cas de figure. On arrive sur un rez-de-chaussée assez spacieux avec au centre de la pièce un cube qui fait office de table de dégustation et de réserve de bouteilles pour cette même dégustation, et je peux vous dire qu'il peut contenir plus qu'il n'y parait ! :)
A notre droite, un mur entièrement couvert de rhums vieux, agricoles dans un premier temps, puis traditionnels un peu plus loin. Pour l'une comme pour l'autre des deux familles il y a l'embarras du choix, mais avec une offre de rhums agricoles vraiment impressionnante.
En face, des produits gastronomiques des Caraïbes, des chocolats, des pâtes de fruits (excellentes !), des sauces, des plats cuisinés, du piment sous plein de formes (ce qui est tout à fait pour me plaire) et encore plein d'autres choses.
Ce n'est qu'après avoir regardé autour de moi que je me suis posé la question : où sont les rhums blancs ?
Réponse : au premier étage. Et oui, car il y a un étage, auquel on accède par un escalier dissimulé au fond du magasin. A ce premier étage, tout un tas de nouveaux trésors : les rhums blancs donc, mais aussi les rhums arrangés, des produits de beauté (oui des Caraïbes, vous commencez à saisir le principe ;)) et quelques livres et objets de déco.
A vrai dire, je n'ai pu profiter des produits du premier étage que de très rares fois, poussette oblige. Heureusement pour moi, le rez-de-chaussée est rempli de suffisamment de merveilles pour combler tout amateur de rhum.
Niveau conseils, l'équipe qui vous accueille n'est pas en reste et pourra vous guider dans vos achats de manière avisée.


Quelques bouteilles achetées sur place et qui sont emblématiques pour moi de mes acquisitions chez Christian de Montaguère (oui surtout de l'agricole ^^) :




Après cette présentation des lieux, voilà mes observations plus personnelles dans le désordre :

- Tentez des produits gastronomiques si vous êtes venu pour le rhum et inversement. Il y a des deux côtés de belles choses à découvrir.
- Ils ont un nombre de bouteilles ouvertes impressionnant, l'occasion de goûter plein de choses !
- Laissez-vous aller à l'Art de vivre aux Caraïbes, comme je le disais, découvrez tous les produits de ces îles paradisiaques, mais prenez aussi le temps de vous laisser bercer par la musique du cru et appréciez l'ambiance un peu plus intime du "salon" au premier étage.
- Si jamais votre première impression laisse à désirer, donnez-leur une seconde chance. Certains moments de la journée sont particulièrement chargés et la boutique bondée, il se peut aussi, tout simplement, que Christian ou Jerry aient une mauvaise journée pour une raison ou pour une autre. Cela est une exception, retournez-y J
- C'est super sympa après quelques visites et discussions de se faire tutoyer (moi je trouve !) :)
- Si vous êtes un visiteur curieux, humble et intéressé vous serez comblé. Il est plus intéressant pour n’importe quel vendeur d’avoir affaire à ce type de client plutôt que quelqu'un qui vient en disant : « Bonjour, je voudrais une bouteille de ça. Au revoir » et cela est donc le cas chez Christian de Montaguère. Bien sûr ils vont s’adapter à chaque client mais il y a beaucoup à « retirer » de votre visite si vous y venez ouvert d’esprit.
- Bielle 1994, aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
- Les dentelles de coco sont une drogue pour mon fils (et donc peut-être pour le vôtre) ! :D
- Christian qui ouvre une bouteille rien que pour moi, que je puisse la déguster, ben ça fait drôlement plaisir (bon j’imagine bien qu'il ne l'a pas jetée ensuite et que d'autres ont pu en profiter, mais quand même :))
- Et pour finir, le savon jojoba/citronnelle est vraiment super agréable.


A bientôt pour notre prochain arrêt ;)