dimanche 25 janvier 2015

2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 3

Reprenons notre exploration de l'année qui vient de s'achever, au travers de mes achats marquants.



Septembre - "Les rhums La Mauny, La Mauny... Han han !"

Elle attend une grande occasion pour être ouverte.
C'est sur un air de pub des années 80 que je reprends mes blagues à deux balles pour ce dernier article de la série.

Je suis né en 1979. Du coup, les rhums produits cette année-là me sont chers et si je peux mettre la main dessus, je ne m'en prive pas.
J'avais déjà parlé dans un de mes articles ("Ces petites choses que l'on cherche") des rhums de 1979 qui me font de l’œil, et ceux que j'ai déjà ; le La Mauny fait partie de cette seconde catégorie. Il est bien sagement rangé dans mon armoire à malice avec ses petits camarades agricoles.
Je n'en ai, pour l'instant, pas des masses de cette année, du coup, pourquoi celui-là plutôt qu'un autre ?
Pour deux raisons bien simples. La première, cette bouteille, contrairement à d'autres millésimes 1979, se trouve encore relativement facilement (même si la trouver à un prix raisonnable est un peu plus compliqué). Il suffit d'explorer les méandres des sites de vente en ligne sur internet.
Ça, c'est la raison "pratique", mais ce n'est pas la principale.
J'ai eu la chance de goûter ce rhum ! Merci encore à Eric et Freddy :)
Et, dans mon souvenir, il est tout simplement éblouissant. D'une très grande finesse, mais sans être doux, et d'une très grande complexité (sans parler de son évolutivité dans le verre - je l'avais gardé une heure et il n'avait eu de cesse de se modifier et de révéler de nouveaux arômes).
Autrement dit, l'année à laquelle ce rhum a été distillé n'est pas la seule raison pour laquelle je l'ai acheté, gustativement c'est une perle !



Octobre - "Un rhum qui sent le goudron et le caoutchouc. Pourquoi achèterais-je ça ?!"

Je ne vous en reparlerai pas en 2015 ;)
Vous vous doutez bien, qu'une fois de plus je vais vous parler Caroni.
Je me devais d'intégrer un de ces rhums de Trinidad dans cette rétrospective étant donné la place qu'ils ont occupé dans mon année dégustative et la place grandissante qu'ils prennent sur mes étagères.
La bouteille qui rentre dans la liste des 12 est le Caroni de Rum Nation.

Ayant déjà fait un article de dégustation de cette bouteille, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais c'est clairement une bouteille qui m'a réconcilié avec ces rhums si particuliers. Il possède ce qui fait d'un Caroni un Caroni, mais y ajoute la gourmandise par différents éléments, qui le rendent bien plus abordable et bien moins austère (image erronée que je pouvais avoir il y a quelques temps).
Une vraie réussite, avec un seul petit bémol sur le finish, qui nous présente une vanille trop présente, qui prend le pas sur les autres saveurs.
Ce n'est pas nécessairement le préféré de mes Caroni mais il a joué un rôle majeur dans l'évolution de mes goûts et c'est ça qui est important.



Novembre - "Un des favoris à mon cœur"


Elle ne va plus faire long feu...
Comme j'aime bien les grands écarts, on en refait un et on repasse à un autre extrême du spectre avec un rhum blanc agricole, et de Martinique encore une fois.
Le Cœur de Canne de la Favorite.
Je vous disais que le HSE millésime 2010 était mon rhum préféré pour les ti punchs, eh bien celui-ci est tout aussi bon et je bois l'un comme l'autre avec tout autant de plaisir.
La distillerie La Favorite est une entreprise "familiale" qui est surtout connue pour ses très vieux millésimes avec leur cuvée spéciale de la Flibuste et leur cuvée d'exception Privilège, toutes deux d'au moins 30 ans ! Cela donne des rhums d'une grande douceur et d'une grande complexité, je leur préfère d'ailleurs les plus récentes réserves du Château qui ont plus de pèche.
Quoi qu'il en soit, leur Cœur de Canne est également doux (pour ses 50°) et nous offre des arômes de canne fraîche, d'agrumes et de fleurs blanches. Un rhum blanc équilibré, parfait en ti punch (et pas mauvais non plus sec ;)).

Le ti punch étant devenu de plus en plus important dans mon expérience rhumesque, c'est tout naturellement que cette bouteille prend l'avant dernière place du retour en arrière sur 2014.



Décembre - "Saint Etienne, saint patron des pavetiers et du bon rhum "

Une autre de mes plus belles prises à ce jour !
Pour conclure cette rétrospective 2014, une autre très jolie bouteille, le HSE millésime 1998 en 70cl.

Une particularité qui m'a fait hésiter à la faire intégrer la liste, je n'y ai jamais goûté !
Pourquoi se retrouve-t-elle là alors ?
Rassurez-vous ce n'est pas complètement au hasard ;)

Il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d'abord, c'est un agricole de Martinique de millésime 1998 brut de fût. Cette année a été particulièrement propice à l'élaboration de rhum dans les Antilles Françaises. Bref, cela fait déjà quatre éléments qui me plaisent : agricole, Martinique, 1998 et brut de fût.

Ensuite HSE - pour Habitation Saint Etienne - est une distillerie qui fait des rhums que j'apprécie énormément, et comme je vous le disais la semaine dernière, c'est à l'heure actuelle la marque de rhums agricoles la plus représentée dans ma collection.

Cette bouteille est désormais très dure à trouver, seules quelques centaines ont été produites et elles ont vite "disparu". A l'heure actuelle, vous devrez beaucoup chercher et être chanceux pour mettre la main dessus, sans parler du prix. J'ai donc été doublement chanceux d'en trouver deux sur un site allemand ; triplement chanceux de les trouver à un prix super raisonnable et quadruplement chanceux d'avoir de la famille en Allemagne, le site ne livrant pas à l'international \o/

Finalement, quand je dis que je n'ai pas goûté à ce rhum, c'est vrai, mais il y a un "mais". En effet, ce rhum a eu une seconde version, en bouteille de 50cl, vieillie deux ans de plus et celle-là j'ai pu la goûter. Je l'avais déjà trouvé très agréable, alors quand vous ajoutez à cela que la version 70cl est reconnue comme étant meilleure par tous les amateurs ayant pu faire la comparaison...

Pour finir, comme ultime argument, les notes de dégustation de mon confrère DuRhum, superbement écrites : http://durhum.com/hse-1998/.



Voilà comment s'achève ce flash-back sur l'année passée, en espérant que cela vous aura plu ! :)



dimanche 18 janvier 2015

2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 2

On continue la rétrospective de mon année rhumesque 2014 avec trois bouteilles mortes de leur belle mort et une quatrième, pas encore ouverte.



La remplaçante est déjà là ;)
Mai - "Dommage que ce ne soit pas un Navy Rum..."

On ne change pas une équipe qui gagne et je recommence donc pas un jeu de mots pourri :D

Je n'ai que quelques bouteilles de rhum dans ma cave, qui ont été achetées à l'aveugle, celle-ci en est une (ou plutôt "en était une", dans la mesure où celle-ci aussi s'est soudain retrouvée vide, quelques six mois après avoir été achetée). Certaines m'ont déçu et mon pari a été perdu, c'est loin d'être le cas ici. Pour moi ce rhum est un classique que l'on se doit d'avoir à la maison. Non seulement il plaira aux amateurs, mais les novices le trouveront également à leur goût. Et puis la forme de cette bouteille sera forcément du plus bel effet dans votre cave.

C'est une sorte de quintessence des rhums de la Barbade, un alcool sans prétention mais qui tape parfaitement juste.
Il est intéressant de noter que Foursquare Distillery produit des rhums où il n'y a aucun ajout de sucre et s'inscrit donc dans une démarche de respect du produit et de transparence vis-à-vis du client.
Ajoutez enfin que vous pourrez trouver ce rhum pour moins de 30€ sur internet et vous comprendrez sans peine que j'ai très récemment remplacé ma première bouteille - RIP.



R.I.P.
Juin - "Une Plantation en Jamaïque... Et, heu, de quoi exactement ?"

Après le R.L. Seales, voilà une autre bouteille qui plaira autant aux initiés qu'aux débutants.

La gamme Plantation (maison Cognac Ferrand) nous offre un choix très vaste de rhums venant de toutes les régions du monde (ou presque) productrices d'alcool de canne. Ils sélectionnent des fûts dont ils finiront de faire vieillir le contenu en France, dans des tonneaux ayant au préalable contenu du Cognac.

J'ai pu goûter pas mal de leur produits et je ne suis pas fan de tout, certains de leurs rhums étant trop sucrés pour moi. Cependant il y en a deux qui ont trouvé leur place dans ma collection : le Guatemala et le Jamaïque.
Ce dernier allie parfaitement la fougue et le côté "alcooleux" (sans être fort) de certains rhums de cette Île avec la douceur qui caractérise les rhums de la gamme. Le résultat est fruité, très peu marqué par le bois, doux tout en gardant une typicité de la Jamaïque, bref une réussite. Le prix est tout aussi doux puisque pour une quarantaine d'euros il sera à vous.



R.I.P.²
Juillet - "HSE = Hyper Soyeux et Expressif ?"

Changement total de registre, nous passons d'un rhum vieux à un rhum blanc et d'un rhum de mélasse à un rhum agricole. Tant qu'à faire, ne faisons pas les choses à moitié et allons du côté de l'AOC et donc de la Martinique, définitivement là où sont faits les rhums agricoles que je préfère.
Parmi toutes les distilleries martiniquaises, il y en a plusieurs que j'apprécie particulièrement (Depaz, J.M, Trois Rivières, Clément, Neisson...) dont HSE. Il se trouve d'ailleurs que c'est la maison dont je possède le plus de rhums dans mon armoire à malice.

Penchons-nous particulièrement sur leurs blancs millésimés et plus précisément sur leur millésime 2010, celui qui rentre dans cette rétrospective 2014.
L'idée même de blanc millésimé peut en surprendre plusieurs d'entre vous, pourtant certaines distilleries en proposent depuis désormais plusieurs années (les "Canne Bleue" de chez Clément par exemple), en plus de leurs blancs plus "basiques".
Il est vraiment intéressant de goûter la différence d'un millésime à l'autre.

En ce concerne HSE, ils produisent un de ces rhums blancs premium tous les 3 ans (avant le 2010 il y avait donc le 2007). La raison pour laquelle ils n'en font pas plus souvent est simple et exceptionnelle à la fois : la réduction alcoolique (le passage du degré d'alcool à la sortie de la colonne de distillation à celui de mise en bouteille, ici 50°) se fait extrêmement lentement, sur une durée de trois ans !
Le résultat est un liquide avec plus de texture que la plupart des autres rhums blancs, il en est presque "visqueux".
Vous pouvez le déguster nature, il est très bon, mais là où selon moi il prend toute son ampleur c'est en ti punch ; c'était à ce moment-là de ma découverte du rhum, simplement le meilleur rhum pour ti punch que j'avais pu boire.



Une de mes plus belles prises à ce jour :)
Août - "Le perfide Albion - ou pas"

Et à nouveau un grand écart puisque nous passons à un rhum vieux traditionnel et brut de fût qui plus est.

Voilà un de ces vieux Velier/Demerara qui sont si durs à trouver. Comme vous le savez tous - puisque vous avez tous lu avec attention les articles sur mes vacances en Italie - j'ai réussi à dégoter cette magnifique bouteille cet été dans le pays de Luca Gargano.

Comme vous pouvez le voir elle est encore fermée mais j'ai pu mettre la main sur un échantillon de cette merveille, que je suis en train de déguster pour vous en parler :)

Premièrement à l’œil, on voit clairement ce disque vert à la surface du liquide qui caractérise les vieux spiritueux mais il semble moins marqué par le bois que certains de ses confrères de Guyane Anglaise.
Le nez, superbe, nous révèle des arômes de coco (lait de coco), de bois, de pruneau et en arrière-plan d'amande. Le tout restant d'une grande fraîcheur tout est promettant de la gourmandise.
La bouche est tout aussi magnifique. Rappelons qu'il est "seulement" à 46.4° mais cela ne l’empêche en rien d'être très expressif. C'est avant tout le lait de coco qui domine (ce qui est tout à fait pour me plaire) et le fût suit de près sans être trop présent. Il y a également un petit quelque chose de poivré, sur le poivre vert.
La finale nous redonne le pruneau détecté au nez, accompagné par le boisé qui se fait plus présent les secondes passant. Vient mettre en valeur ce duo, un léger goût de tabac à rouler.
Ben putain ce que c'est bon !
Quelques minutes plus tard, persiste ce goût de pruneau assez nettement et le verre vide, lui, se fait de plus en plus tabac.

Eh bien, après cette première dégustation, je suis encore plus heureux de lui avoir mis le grappin dessus à celle-là :D




To be continued...



dimanche 11 janvier 2015

2014, une année variée, diversifiée... bref, riche - Partie 1

Bonne année ! Mais surtout bonne santé, c'est important la santé, tout ça tout ça...


Avant de nous attaquer à cette année qui débute, c'est le moment de faire un point sur l'année qui vient de s'achever.
Pas question de vous faire un résumé exhaustif de ce qu'il s'est passé, d'autant que vous avez déjà eu droit à bon nombre d'articles vous narrant mes aventures tout au long de l'année.

Je me suis dit que j'allais vous parler de certains rhums que j'ai achetés en 2014 et qui me semblent assez important ou représentatifs de mes goûts du moment ainsi que de mon évolution rhumesque.



Haïti, l'autre pays du rhum
Janvier - "Sans clairin ni trompette"


Commençons donc par le commencement et attaquons cette rétrospective revisitée (avec du croquant et du fondant - pardon pour cette "blague" que personne ne comprendra et c'est tant mieux) par un rhum blanc, normal nous sommes au début, à l'origine ;)

Ou plutôt qu'un rhum, un clairin, le Sajous, mon tout premier "rhum" d'Haïti. Je me souviens qu'il m'avait impressionné de par son intensité aromatique, comme un rhum agricole blanc sous amphétamines. Il s'agit également de mon tout premier alcool non vieilli - le premier d'une série qui ne cesse de s'agrandir.

C'était une introduction à ces produits très brut et très nature ; je n'avais pas encore idée de ce à quoi pouvait ressembler un Casimir batch 1, c'est dire, à rien d'autre existant sur cette planète :D



Un rhum breton, ou presque ;)



Février - "Don Jose de la Vega de la Plancha una Cerveza por Favor"

Nous continuons notre voyage dans le temps avec un "petit" embouteilleur indépendant de qualité et français qui plus est : Whisky & Rhum. Cette maison rennaise nous propose sa gamme "L'Esprit", chaque référence étant présentée en brut de fût et en version réduite (à 46%).
J'ai acheté ce rhum du Panama en version full proof, ce qui lui donne clairement une profondeur et une pèche décuplées.

Ce qui m'a plu chez lui c'est son côté gourmand qui est contrebalancé par cette puissance amenée par ses 57.8° ; le parfait dessert/digestif. Moi qui ai toujours besoin d'une petite note sucrée après un repas, eh bien ce rhum peut faire remplir ce rôle. Sucré, long, noix de coco.
Tout ça à un prix raisonnable... Que demander de plus ? :)




La remplaçante :)
Mars - "Oh la Bielle bleue !"


Voilà encore une de mes premières bouteilles d'agricole. Je pense qu'avec le Depaz XO (mon premier agricole), c'est la bouteille qui m'a définitivement converti au style français.

Je parle ici du Bielle brut de fût 2003, qui est pour moi le meilleur de tous les rhums venant de cette distillerie (si on met de côté le 1994, 17 ans...). Il parvient à associer puissance et douceur, est exceptionnellement long et ne vous écœurera jamais ; oui votre bouteille risque de passer vite, la mienne s'est comme par magie retrouvée vide, plus tôt dans l'année.
Ajoutons à cela que vous pouviez facilement trouver cette bouteille à moins de 70€. Bon, malheureusement, depuis qu'il y a un nouveau distributeur en métropole, on ne la trouve plus à moins de 80€ chez nos cavistes, dommage.

Soulignons la qualité des blancs de cette distillerie également, leur 59° est vraiment très bon en ti punch (tout de même avec modération du fait du degré d'alcool).

Pour finir, il est à noter que cette bouteille est (et vraisemblablement restera) une des rares de Guadeloupe (ici Marie-Galante pour être précis) que je possède, préférant généralement les rhums de Martinique.




<3
Avril - "Vous êtes Velier ? Non je suis balance."

Je vous ai déjà rebattu les oreilles avec la bouteille qui suit.

Premier brut de fût, premier Velier, première grosse claque, premier rhum au nom improbable...
Vous l'aurez deviné, je veux parler de l'UF30E, bouteille presque impossible à trouver aujourd'hui.
Il s'agit ici de la troisième (et dernière - oui quand même, non mais parce qu'il ne faut tout de même pas exagérer) bouteille que j'ai pu me procurer (à l'occasion de la boutique éphémère Velier). C'est vraiment le genre de bouteille que vous voudrez doubler voire tripler dans votre cave afin d'en garder de côté pour vos vieux jours, même si, oui c'est un budget.

Rhum superlatif que celui-ci, avec plus de 60% d'alcool, une part des anges très élevée, une puissance, une évolutivité et une richesse hors du commun ; une bombe gustative !

Et si vous pensiez qu'UF30E est un nom étrange, sachez que la distillerie dont provient cette merveille est Uitvlugt en Guyane Anglaise ; vous devrez donc convenir que UF30E ce n'est pas si mal que ça comme nom ;)




To be continued...