dimanche 12 avril 2015

Les dégustations : la Thaïlande, l'autre pays du rhum



La Thaïlande, à quoi ça nous fait penser ?
Des plages de sable fin, une des meilleures gastronomies du monde, des temples, une jungle verte et luxuriante, des bouddhas monumentaux, des tigres et des éléphants (et des balles de ping-pong mais on ne va pas parler de ça).

Et bien dorénavant, il faudra aussi penser rhum lorsque l'on parle de la Thaïlande.

Et oui du rhum ! Et pas n'importe lequel s'il vous plait, du rhum réalisé à partir de pur jus de canne !
Ces rhums sont l'objet d'une curiosité grandissante et intriguent beaucoup, une parfaite occasion pour moi de vous en parler :)


Nous avons pu assister à l'automne dernier au lancement, lors du Whisky Live, du rhum Chalong Bay.
Je vous en avais parlé lors de mon compte rendu sur cet événement (ici : http://lhommealapoussette.blogspot.fr/2014/10/mon-rhum-live-2014-les-degustations.html). Je ne le connaissais pas, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'avais été surpris (agréablement) de découvrir un bouche un rhum agricole.

Et bien un autre rhum de Thaïlande, agricole lui aussi, devrait être lancé d'ici quelques semaines au Rhum Fest à Paris : Issan Rum.


J'ai pu déguster pour vous ces deux rhums d'Asie du Sud-Est et je suis là pour vous donner mes impressions.



Celle de Chalong Bay
Le Chalong Bay tout d'abord.


Il est produit à Phuket, célèbre (ouais...) île du Sud-Ouest de la Thaïlande.
J'aime beaucoup le packaging de la bouteille, sobre et classe à la fois. La volonté ici est clairement de donner l'idée d'un produit authentique, naturel et exotique, il y a un quelque chose de colonial dans cette bouteille - une réussite.


Au nez, nous avons une belle palette d'arômes. Il y a avant tout, le jus de canne, concentré et frais qui frappe de par son intensité. Mais c'est loin d'être tout, il a un quelque chose de fruité (poire surtout et banane), mais également de poivré (poivre blanc).
Il a aussi (en bien moins frappant que certains clairins) un côté truffé qui arrive dans un second temps et qui s'accompagne d'une pointe de vanille.
Un nez riche et séduisant.


En bouche, on perd de la fraîcheur et l'attaque est douce et charmeuse. On est sur la canne, aucun doute. Lorsqu'on l'avale il chauffe agréablement la gorge et a encore un léger côté poivré. Il faut ajouter à cela une légère note mentholée. En prenant un peu d'air dans la bouche, une note empyreumatique se fait sentir.
Celui de Chalong Bay


La finale est un peu courte. On est toujours sur la canne et je lui trouve également un petit quelque chose de cerise.



J'ai également fait l'expérience d'y ajouter un zeste de citron vert, et c'est une réussite. Cela permet de retrouver une agréable fraicheur.
Mais attention, tout petit le zeste, sinon, le citron vert prendra aisément le pas sur le rhum et ça serait dommage !
Y ajouter du sucre serait superflu étant donné la douceur naturelle de ce rhum (et ses 40°).
Rappelons que les rhums blancs agricoles de Martinique et de Guadeloupe consommés en ti-punchs sont pour la plupart entre 50° et 62° et qu'un peu de sucre (roux) peut alors être le bienvenu :)


En conclusion, un rhum de bonne qualité, aux caractéristiques intéressantes, qui sera, selon moi, principalement destiné à la dégustation pure, ou avec un zeste de citron vert donc. Il est un peu plus cher que la plupart des autres rhums agricoles premium (vous le trouverez entre 35€ et 40€) mais votre argent ne sera pas gaspillé ;)




Celle d'Issan
Issan, maintenant.

Issan est produit au Nord-Est de la Thaïlande, non loin de la frontière avec le Laos et dans une zone plutôt a-touristique.
La distillerie se plante au beau milieu de multiples champs de canne, qui en assurent l'approvisionnement.

Vous pouvez voir le dernier (et final à ma connaissance) packaging de ce rhum, une classe un peu froide et épurée, dans le sens luxe.


Au nez, c'est très riche et même "lourd". La fraîcheur ici est discrète (elle devient un peu plus perceptible après un moment passé dans le verre). Cet aspect est accentué par un quelque chose de huileux, cireux, ce qui est assez sympa, je dois bien le dire.
Les fruits sont là aussi avec la présence de mangue et d'abricots secs. De manière assez étonnante, en fonction de la dégustation (plusieurs séances m'auront été nécessaires), je n'ai pas toujours trouvé les mêmes marqueurs. Alors que j'écris ces lignes, j'ai moins retrouvés les fruits cités plus haut et ai plus au nez, une association poire et pâte d'amande, un mélange très gourmand. Je me demande si l'on n'a pas ici une expression très pure de jus de canne fraîchement coupée. Des notes de foin viennent parfaire ce profil.

Celui d'Issan

En bouche, l'attaque est très agréable et "facile", l'alcool se fait discret. La texture est riche et la canne est omniprésente.


La finale est moyennement longue et nous offre du gazon très vert agrémenté d'une pointe de sel : sympa !

J'ai eu tout au long de cette dégustation, et selon les cessions, un traceur menthe.


Si l'on résume, voilà un autre rhum très agréable à boire et ne manquant pas de complexité. En revanche on ne connait pas encore son prix, nous verrons ça d'ici quelques semaines.
Il est également assez original de par certains de ses aspects.
Je n'ai pas pu le tester avec un zeste, n'ayant malheureusement réussi à dégoter que trop peu de ce rhum mais j'imagine un résultat probant là aussi.



Voilà donc deux rhums globalement proches mais qui ne sont pas exempts d'arômes et de caractéristiques qui leur sont propres.

Deux belles réussites de ces français expatriés en Thaïlande. Pour ceux qui comptent aller au Rhum Fest à Paris les 23 et 24 mai vous aurez l'occasion de vous faire votre avis.



Sinon vous pouvez aussi aller sur place (en Thaïlande), ça revient un peu plus cher mais il y a d'autres très belles et bonnes choses à découvrir (non je ne suis pas financé par l'office du tourisme thaïlandais :p).





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